Histoire du village

La voie romaine reliant Saint-Germain-de-Calberte au Plan de Fontmort est chargée d’histoire. Elle permet de découvrir des mégalithes, sépultures à coffre et cupules, et notamment le menhir de Claroudens, seul menhir en quartz connu en Cévennes.

Les fouilles effectuées sur le site de Saint-Clément révèlent l’existence d’une villa gallo-romaine qui fut occupée de façon certaine entre les années 130 et 190 ainsi que l’attestent les pièces de monnaie qui y ont été retrouvées. Le dégagement des ruines a mis en évidence l’existence d’un chauffage par le sol (hypocauste). L’existence d’un couvent hospitalier bénédictin installé au XII° siècle et détruit au XIII° sur le même lieu est relatée.

On retrouve plus loin, au Plan de Fontmort, l’obélisque érigé à l’initiative des protestants, inauguré le 15 août 1887, année du centième anniversaire de l’Edit de Tolérance. A cet endroit eurent lieu trois affrontements entre les troupes royales et les camisards, le premier vit l’arrestation de Pierre Séguier dit Esprit qui fut le tout premier insurgé arrêté le 28 juillet 1702, après la mort de l’abbé du Chaila ; le troisième, le 13 mai1704, fut la dernière grande victoire des camisards, avec l’embuscade tendue par les chefs camisards Rolland, Castanet et Jouany qui leur permit de défaire un convoi transportant des armes et 25000 écus escorté par 770 soldats.

A mi-pente entre Le Plan de Fontmort et le bourg de Saint-Martinde-Lansuscle se trouvent les vestiges de la Tour de Fontanilles, dont la chapelle date du XI° siècle. Pierre Calvet, seigneur de Fontanilles fut condamné pour hérésie et exécuté à Mende en 1557. Selon Théodore de Bèze la famille de Fontanilles aurait construit Le château du Cauvel sur un site plus abrité, – cau-val, le vallon chaud -, à l’abri des vents. Il est raconté que le marquis de Saillans, du Cauvel, se cacha plusieurs mois dans une grotte avant d’être retrouvé et arrêté.

Le nom de Fontmort viendrait de l’occitan fonte morte (source desséchée) ou efant mort (enfant mort) de la légende de la vieille morte. Il s’agit d’une légende toponymique mettant en scène une vieille femme condamnée à marcher avec une pierre pour avoir eu un enfant, lequel meurt au Plan de Fontmort, puis son chien tombe dans une crevasse (Cros del chi), son âne se noie en traversant le Gardon à Négase, sur la crête elle tombe de sommeil (Morte del som) ; elle finit par laisser sa pierre : Pierre de la veille et pleure au ruisseau des gouttes : Valat de las gostas. Certains iront jusqu’à imaginer que la vieille femme se desséchera et s’envolera jusqu’à retomber à Villesèque dans le Gard (vieille sèche).