A

Forme de pastoralisme qui associe l’élevage de troupeaux sur des parcours et la production de fourrages et céréales pour leur alimentation.

L’agropastoralisme est un mode d’exploitation du milieu pratiqué par des populations vivant sur des parcours et gérant des troupeaux d’herbivores domestiques utilisant la végétation naturelle plus ou moins associée à d’autres ressources alimentaires. Ces activités produisent des paysages générés à la fois par la nature et les sociétés humaines.

Plate-forme dallée et parfois entourée de murets, présente dans les fermes et qui était destinée à battre les céréales pour en extraire les grains.

L’Aubrac est une race bovine parfaitement adaptée aux conditions de production extensive en altitude. Sa rusticité lui confère une bonne résistance aux conditions climatiques difficiles et permet de valoriser des fourrages, même grossiers.

Réputée pour sa viande, elle arbore de longues cornes relevées aux bouts noirs et une belle robe unicolore couleur fauve, variant du marron clair au jaune-orangé. Cette race fournissait autrefois la totalité des bœufs d’attelages des fermes.

B

Elles authentifient l’aménagement foncier  réalisé sur le territoire à partir de l’époque médiévale par les établissements religieux et militaires. Les templiers et les Hospitaliers ont délimité leurs possessions par un système de bornes de formes et tailles diverses, parfois ornées de croix de Malte.

Nom local d’un petit canal d’irrigation de faible pente construit, à ciel ouvert, à partir d’un barrage (« paissière ») sur un ruisseau pour amener l’eau aux terrasses cultivées. Certains Béals peuvent circuler sur plusieurs kilomètres. Ils sont creusés à même le sol ou dans la roche, certains sont aménagés avec des troncs d’arbre creusés.

C

Outre les fonctions habituelles du clocher, le clocher de tourmente devait permettre aux bergers et voyageurs de ne pas s’égarer dans le brouillard ou les tempêtes de neige. Ils sont particulièrement répandus dans les hameaux situés sur le Mont Lozère.

Il est vrai que le relief de cette région, avec une altitude assez élevée, entraîne des conditions climatiques particulières. Ainsi, les hivers sont rudes et la tourmente balaye les versants où ces petits villages demeurent isolés. La tourmente, c’est le mélange diabolique du vent et de la neige, qui entraîne le voyageur dans un égarement total. On dit que les hommes qui se sont trouvés dans la tourmente ont connu un avant goût de l’enfer et de la terreur.
Du moins ceux qui y ont survécu… car nombre de bergers et de voyageurs ont succombé à cet événement terrible, parfois à quelques mètres d’une habitation…

Ces clochers faisaient partie intégrante de la vie des villages. Ils marquaient les différentes saisons (fenaisons, transhumance, …) et la vie communautaire qui régnait alors dans chaque hameau.

ll s’agit d’un entassement désordonné de rochers. Les chaos granitiques sont le résultat de l’altération en boules des granites. Quand il y a trois millions d’années le mont Lozère surgit dans le paysage, les actuelles boules de granite sont déjà esquissées. Elles se sont dégagées par l’érosion au cours du temps.

Principalement schisteuses, offrent un relief particulièrement contrasté composé de lanières et de crêtes parallèles ou divergentes, nommées les « serres » qui dominent de grands versants abrupts et ramifiés. Les vallées cévenoles s’étirent de 250m à 1000m d’altitude en un réseau étroit et encaissé entaillé par des cours d’eaux vives, auquel le schiste offre peu de résistance.
Les Cévennes sont sous l’influence climatique de la Méditerranée et de son ensoleillement, mais la diversité d’altitude y engendre une multitude de microclimats. L’hiver peut y être rude, les étés chauds et secs et les intersaisons donc notamment l’automne, sont le théâtre « d’épisodes cévenols », phénomène météorologique qui se traduit par de soudaines et violentes chutes de pluies engendrant des inondations dans les villages de fonds de vallée. La douceur des vallées méridionales permet la culture de nombreux fruits et légumes sur les terrasses aménagées, bancels ou faisses, par les hommes. De nombreux ouvrages hydrauliques liés à la gestion et à la régulation de l’eau sont indissociables des cultures.

D

Ce sont des chemins empruntés par les troupeaux qui viennent trouver herbe et eau en altitude quand elles font défaut dans les plaines en été.

Des franchissements de ravins ou de cours d’eau ont nécessité la construction de ponts dits « moutonniers » pour faciliter le passage des hommes et des troupeaux. Certaines drailles sont aujourd’hui des sentiers de randonnée.

E

Les troupeaux transhumants et résidents se nourrissent en parcourant de grandes étendues appelées estives et parcours.

Les frênes, plus particulièrement sur le Mont Lozère et les causses ainsi que les chênes verts dans les vallées cévenoles sont taillés pour la litière et la nourriture des troupeaux.

F

Indissociable de la vie communautaire d’autrefois dans les villages, il est aussi présent dans chaque ferme isolée. La plupart du temps, il est constitué de deux éléments : une chambre de chauffe circulaire toujours voutée, protégée par une petite bâtisse qui la protège. La chambre de chauffe était précédée d’une autre construction appelée « fournial » utilisée pour le stockage des fagots, pelle à enfourner, dépôt des paillasses (panier pour placer le pâton de pâte pour qu’il lève). Le fournial est généralement de plan rectangulaire charpenté et bordé de bancs en pierre où on pouvait s’asseoir et discuter, le four étant un endroit fort de sociabilité du village.

Les fermes isolées ou les hameaux, centres des activités agropastorales, sont construits avec les matériaux locaux, et adaptés aux conditions rigoureuses du climat. L’architecture rurale est liée aux ressources naturelles ; le matériau de construction est le schiste dans les vallées cévenoles, le granite sur les monts, ou le calcaire sur les plateaux et dans les gorges des Causses. Les fermes comportent parfois des aires à battre les céréales, entourées de murets et soigneusement dallées.

G

Structure collective regroupant plusieurs éleveurs qui réunissent leurs troupeaux afin de faciliter l’exploitation des pâturages de montagne. Cette structure, essentielle depuis la diminution du nombre des exploitations, permet de pérenniser les estives collectives et la transhumance ovine au sein du Parc National des Cévennes. Le Groupement Pastoral, grâce à la mutualisation des moyens et en lien avec les communes, permet aussi l’amélioration des conditions de travail des bergers : créations d’enclos, rénovation des maisons de bergers, abris infirmeries, etc.…
Sur le mont Lozère plusieurs groupements sont actifs: La Vialasse, L’Aubaret, l’Hôpital….

H

Ordre religieux puis militaire, officiellement reconnu par une bulle papale en 1113. Après la prise de Jérusalem en 1099, les Hospitaliers vont reprendre la gestion d’un hospice qui avait été créé vers 1070 pour accueillir voyageurs et pèlerins. Après la chute d’Acre en 1291, les Hospitaliers vont d’abord conquérir l’île de Rhodes avant de s’installer sur l’île de Malte deux siècles plus tard en 1530. Ils en seront chassés par Bonaparte en 1798 et l’ordre supprimé.
Il renaîtra au XIX eme siècle et les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte retrouveront leur vocation première d’hospitalité et continuent encore aujourd’hui leur mission caritative.
Ils se sont entre autre implanté sur le Mont Lozère ou ils ont pendant des siècles maintenu une commanderie au hameau dit de « l’Hôpital ».

J

Ces bâtiments en pierre souvent voutés, couverts de dalles (Lauzes) servent d’abri pour les troupeaux. Eléments d’une ferme ou édifices isolés sur un parcours, de forme rectangulaire, bas et allongés, les jasses possèdent des systèmes de recueil des eaux de pluie.

L

Les toitures en lauzes, pierres plates jadis extraites sur place, participent à l’intégration du bâti dans son environnement paysager. Elles peuvent être, selon les zones géographiques, en calcaire, en schiste ou d’ardoise. Le savoir-faire de lauzier est encore actif en Lozère et en Aveyron, mais ce travail d’extraction et de pose requiert une réelle maîtrise technique et reste un métier sans mécanisation.

M

Pierres allongées en granite, fichées verticalement dans le sol assez souvent groupés par deux ou plus, rangés en ligne ou disposés en cercle (cromlech).

Pesant parfois plusieurs tonnes, déplacées sur des kilomètres (extrait dans le granit placées sur du calcaire), elles ne peuvent être selon certains que l’œuvre de géants ; pour d’autres, elle est sans doute celle des bergers et des paysans, qui peuplaient cet endroit il y a plus de 4 000 ans, ayant domestiqué les animaux, cultivant quelques céréales, encore chasseurs et cueilleurs.

Si l’archéologie nous permet de retrouver les techniques et la vie quotidienne des hommes de la préhistoire, leur conception du monde et leur façon de penser restent énigmatiques. Particulièrement nombreux aux Bondons, beaucoup d’hypothèses sont émises sur l’origine des menhirs mais leur mystère reste entier : érigés pour des raisons religieuses, symboles phalliques, liés au culte solaire, ou comme simples repères ?

Quand aux dolmens, il s’agit d’anciennes tombes, à l’origine toutes recouvertes d’un tumulus (tas de pierres et de terre) qui les dissimulait en partie.

Ces pierres dressées, pouvant atteindre plus d’un mètre de haut, servent à délimiter la voie de passage des troupeaux. Elles indiquent le chemin lorsque celui-ci ne devient qu’un tracé difficile à lire dans la végétation et le mauvais temps.

Ce terme générique désigne des élévations de pierres brutes ou peu taillées de grandes dimensions dont font parti les dolmens et les menhirs.

Très souvent situé à côté du four à pain, le métier à ferrer ou « travail », également nommé « ferradou » en occitan, était bâti en bois ou en granit. Il servait à ferrer les bœufs ou les vaches qui, attelés, permettaient de débarder le bois ou de tirer un char. A l’avant de la petite construction, on trouve un joug permettant de maintenir la tête de l’animal. Les sortes de reposoirs sur les côtés permettaient quand à eux d’y installer la patte de la vache repliée pour la ferrer. Pour une plus grande tranquillité, de larges sangles étaient passées sous le ventre de l’animal et reliées aux poutres horizontales situées en hauteur afin de le maintenir. ils sont devenus emblématiques de la vie rurale d’autrefois.

P

Petit patrimoine, qui rassemble des richesses architecturales souvent délaissées, et dont l’usage se perd peu à peu… éléments témoignants du passé ou d’une pratique traditionnelle ou locale, aujourd’hui révolue. Il s’agit surtout de petits édifices fonctionnels dans un ensemble paysager: Four à pain, lavoir, moulin, ferradou, mais aussi murets, croix…

Construire en pierre sèche consiste à bâtir sans liant (terre, mortier de chaux, ciment). Utilisée de tout temps, cette technique a été mise en œuvre dans une grande partie de l’architecture vernaculaire du territoire des causses et des Cévennes : terrasses, cazelles, murets… La pierre sèche permet la réalisation d’ouvrages très résistants car ils encaissent les déformations grâce à leur structure plus souple que celle d’un ouvrage classique raidit par du ciment par exemple. Ses autres qualités, outre sa solidité, sont leur nature drainante, écologique et économique. Bâtir en pierre sèche relève cependant d’un réel savoir-faire et on nomme l’artisan spécialisé dans cette technique le murailler.

Système d’élevage qui utilise en grande partie les ressources végétales spontanées pour le pâturage, le plus souvent de façon extensive, soit sur l’exploitation même, soit dans le cadre de la transhumance ou du nomadisme.

Le paysage cévenol est marqué par les terrasses appelées « bancels », « traversies », « accols » ou « faisses », aménagées pour augmenter les surfaces cultivables et retenir le sol. Associées à la mise en place de conduites d’eau, parfois sommaires, pour l’irrigation et l’évacuation du ruissellement, ces terrasses ont servi de support aux cultures et ont favorisé le développement du châtaignier puis du murier.

D’après la légende, c’est Gargantua qui donna naissance aux puechs en décrottant ses sabots.

Géologiquement, la cham des Bondons qui porte de nombreux menhirs appartient encore au causse de Sauveterre auquel elle est rattachée par un isthme calcaire : le col de Montmirat. Cette série sédimentaire jurassique repose sur le socle cristallin du mont Lozère et offre des paysages remarquables, notamment l’Eschino d’Aze et les puechs : buttes témoins où les marnes noires truffées de fossiles sont protégées par les strates du calcaire dolomitique.

L’Eschino d’Aze, montagne aussi régulière que le dos d’un âne, et les puechs, sont des excentricités naturelles, aux formes généreuses, rappelant des attributs féminins.

R

La ruche-tronc, comme son nom l’indique, est creusée dans une portion de tronc d’arbre. Cet habitat créé par l’homme accueille des colonies d’abeilles qui y nichent spontanément à l’état naturel sous nos latitudes. Les ruchers tronc tout particulièrement dans l’aire de végétation du châtaignier ou à proximité.

T

Action de conduire les troupeaux des plaines du Sud vers les hauteurs, en l’occurrence pour le territoire vers le Mont Lozère, le Mont Aigoual ou sur les causses, afin qu’ils trouvent eau, fraîcheur et herbe tendre. Généralement, la montée des troupeaux a lieu fin juin et la redescente fin octobre. La transhumance se fait en empruntant les drailles. Aujourd’hui, c’est près de 25 000 brebis et environ 130 éleveurs qui pratiquent la transhumance sur le territoire.

U

organisation non gouvernementale, née suis à une Conférence internationale qui s’est tenue à la fin de la deuxième guerre mondiale. Sa création a été initiée par une quarantaine d’Etats, pour promouvoir une culture de la paix. Son siège est à Paris et regroupe aujourd’hui 195 membres. C’est la Convention concernant la protection du patrimoine culturel et naturel adoptée le 16 novembre 1972 qui définit les modalités d’inscription des sites au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce lexique nous a été mise à disposition par l’Entente interdépartementale Causses Cévennes.