Au départ du temple de La Boissonnade, cette boucle permet de suivre le chemin emprunté par les demoiselles Cestin et Mathes qui, déguisées en garçons, allaient rejoindre le guide Jean Massip.

Le passage par Le Plan de Fontmort sera l’occasion d’évoquer l’arrestation de Pierre Séguier dit Esprit et de réfléchir autour de l’obélisque aux combats ici menés pour la liberté de conscience. A Barre-des-Cévennes il faudra se souvenir de la tentative des familles auprès de l’abbé du Chaila pour libérer leurs enfants. La Can de l’Hospitalet sera le lieu où se remémorer l’assemblée de septembre 1689 qui aurait pu être le tout premier élément déclencheur du soulèvement de l’insurrection si l’on n’était pas parvenu à calmer les esprits et appeler à la résistance spirituelle plutôt qu’armée.

Kilométrage : 54 km

Dénivelé : 1661 m

Balisage :

Profil du chemin :

Un peu d'Histoire...

Pierre Calvet, seigneur de Fontanilles fut condamné pour hérésie et exécuté à Mende en 1557. De son château, situé en contre-bas du Cauvel, restent la chapelle et une partie de la tour qui servait de tour à signaux. On retrouve, face à la vallée le sol d’habitations jouxtant la chapelle.

Après la bataille de Témelac du 22.10.1702, Bâville fait arrêter entre autres quelques habitants de Saint-Martin de Lansuscle. Des interrogatoires il tire la conviction que les habitants des Hautes Cévennes soutiennent les Camisards et il menace alors toute personne ou commune qui leur viendrait en aide.
En 1702, les camisards mirent le feu à l’église et au presbytère de St Martin de Lansuscle, ainsi qu’à la maison du premier consul, Jacques Ausset, à La Rouvière et à la maison Bastide au hameau du Plan.

Le Plan de Fontmort a été le lieu de 3 batailles : le 28 juillet 1702, avec l’arrestation d’Esprit Séguier,  puis en aout 1703 et enfin celle du 13 mai 1704. Cette dernière fut importante avec la victoire de Rolland, appuyé par les troupes de Castanet et Joani qui y attaquèrent un convoi d’argent, transportant 25.000 écus, des réserves de poudre et de plomb, portés par 25 mulets et escortés par 770 soldats commandés par le lieutenant-colonel de Coberville et le subdélégué Viala de Saint-Jean du Gard. Selon Elie Marion les troupes royales perdirent là 300 hommes et leurs officiers furent massacrés. Selon plusieurs sources, le nombre des victimes de ce combat extrêmement violent aurait plutôt été de l’ordre d’une centaine d’hommes, ce qui reste considérable.
Le 15 aout 1887, dans un climat électoral assez tendu, puisqu’il aura fallu obtenir l’autorisation du Ministre de l’Intérieur, l’obélisque de Fontmort a été mis place par les protestants républicains, en présence de 28 pasteurs et une foule de 5.000 personnes, pour commémorer le centième anniversaire de l’Edit de Tolérance.

L’Edit de Tolérance a été une étape importante de ce long combat pour la liberté de conscience. Comme l’écrivait Jean-Pierre Chabrol : « La victoire des rebelles cévenols, la vraie, c’est la Révolution. La fameuse déclaration des droits de l’homme, qui reconnait enfin  la liberté de conscience, descend d’eux comme tant de rivières des sources de leurs sommets. » Ce combat reste encore et toujours à mener.

Saint Martin de Lansuscle : En mai 1703, 2 compagnies de fusiliers étaient présentes à Saint-Martin de Lansuscle et Saint-Etienne Vallée Française. Le recensement d’août 1703, ordonné par Bâville fait état, à Saint-Martin de Lansuscle,  de 42 hameaux, 497 habitants, 85 garçons et 86 filles.
Le 10/09/1703, les habitants de Saint-Martin de Lansuscle ont ordre de se regrouper à Barre des Cévennes, dans le cadre du dépeuplement, du grand brûlement  et de la destruction des 31 paroisses qui commencera le 18/09. Ce déplacement de population concernera au total pour les Cévennes, 13.212 habitants, 2.863 garçons et 2.440 filles.

Concernant le dépeuplement et  le grand-brûlement des Cévennes, le Ministre Chamillart écrit le 10 septembre 1703 : « Le Roy consent au dépeuplement des trente et unes paroisses. Que l’on mette les vieillards et les femmes dans les casernes de Béziers et de Mèze. Que les garçons en état de porter les armes soient envoyés dans les casernes de Montpellier, de Lunel et de Nîmes, dans les citadelles et forts, aussi bien que les mariés valides. A l’égard des filles et des femmes mariées, il faudra les enfermer dans les manufactures de la Grange-des-Près, de Lodève et de Carcassonne et dans la Cité de cette dernière ville, et pour ce qui est des enfants, l’intention de sa Majesté est qu’on les envoya dans les hôpitaux de Montpellier, de Toulouse et de Lyon. Si les femmes malades ou enceintes peuvent aller à l’hôpital de Montpellier, le Roy trouvera bon que vous les y envoyez, sinon à Mende où vous croyez qu’elles seront fort bien. Sa majesté ne croit pas qu’il convienne de brûler ni de démolir entièrement les maisons de ces gens-là, mais seulement qu’on en démolisse les toits, que l’on fasse tomber les planchers laissant les murailles en état et les matériaux sur le lieu parce qu’ils pourront être repris quelques jours, quand les mouvements des Cévennes seront passés, par ceux qui habiteraient ces lieux-là. Ainsi les fanatiques ne seront point en état de les venir occuper. Le Roi vous recommande de profiter de la belle saison pour exécuter ces enlèvements. »
On sait que du fait des conditions météorologiques, les opérations furent plus longues et plus difficiles que prévues.

Dans son mémoire sur l’état des Cévennes en 1705, Du Villars relate que « les personnes aisées sont avides de paix mais constate que la jeunesse reste avide de liberté et qu’il est donc nécessaire de continuer à intimider la population, notamment par des meurtres commis en secret, le renforcement des contrôles, l’interdiction de sortir la nuit sans laissez-passer. » Il promet des sommes d’argent aux délateurs, considérant que le peuple cévenol était le plus sensible du monde à l’appât du gain. Il propose d’envoyer des indicateurs et de faire enlever toutes les personnes suspectes des paroisses « les plus gâtées »  et de citer : Bassurels, Molezon, Sainte-Croix et Saint-Martin de Lansuscle.
le Château Saint-Pierre.

Fontmort et Saint-Martin de Lansuscle (8 km de St Germain de Calberte)
Le Cauvel et alentours : Château de Cauvel, des XIII° et XVIII° siècles,  Tour de Fontanille (XII° siècle), Menhir et dolmen de Claroudens, cupules, menhir de Fontmort, cupules du Ron de la Tourte (au-dessus du Tour, rocher à cupules entre St Clément et Nogardel (8 rondes et 8 ovales),  menhir, cupules et bassins de St Clément, cupules du mont Mars.

Le sentier d’interprétation mis en place avec le Parc national des Cévennes permet de découvrir la barre rocheuse surplombant le village ainsi que les rues, ruelles, places et fontaines. L’exposition sur l’agro-pastoralisme, liée à l’inscription des Causses et des Cévennes au patrimoine mondial de l’Unesco.

Barre était la capitale administrative des hautes Cévennes et ville de garnison de 1684 à 1761, située sur la ligne de partage des eaux, « entre Causses et Cévennes ».

Elie Marion, 1678 -1714, camisard et prophète. Lorsqu’Elie devint prophète en 1703, sa famille partit au désert où sa mère mourra en 1704. Elie Marion se réfugiera à Genève, en 1704, puis Lausanne. Il écrira en 1708 sa « Relation de la guerre des camisards.»

Il y avait 13 foires annuelles à Barre des Cévennes. Ces foires avaient un rôle économique important et étaient occasion de grands rassemblements, puisqu’on dit qu’elles rassemblaient jusqu’à 10 à 12.000 personnes.

Le 22 juillet 1702, lors de la  grande foire de la Madeleine, la population est en recherche de renseignements concernant les 7 jeunes gens de la vallée qui ont été arrêtés avec le guide Massip lors de leur tentative de rejoindre Genève, pays du Refuge. Malgré plusieurs interventions et des propositions financières, l’abbé Du Chaila refuse de les libérer. C’est à partir de ce refus que va s’organiser la Révolte : « Il y en a assez, il faut faire quelque chose ! » Esprit Séguier, Salomon Couderc, Abraham Mazel et Jean Rampon seront les premiers à se réunir (dans la maison Atgier, hameau du Bosc)) et à tenter de mobiliser en vue d’une action.

Le 28 juillet 1702 les attroupés tentent de prendre des armes au château de la Devèze dont les habitants se défendent. Jacques Couderc est tué. Les assaillants massacrent la famille. Le camisard Pierre Nouvel qui avait participé à l’expédition sera exécuté le 12 août suivant.
En mars 1703 Julien poursuit Castanet aux environs de Barre et du Pompidou. Il ordonne le stockage des vivres des alentours à Barre, les familles ne pouvant conserver de provisions que pour 15 jours, sous peine d’être considérées comme suspectes, malintentionnées ou collaboratrices des rebelles.

Le capitaine Doyer commandait la troupe de Barre que Julien voulait porter à 300 hommes.

Le 28 mai 1703, Julien taxe Barre (comme Florac) de 20.000 livres, Les Baumes de 4.000 et St Laurent de 8.000.

En juillet 1703, bien que la foire de la Madeleine attire moins, Le maréchal de Montrevel craint que Cavalier y vienne pour ravitailler ses quelques 1.200 hommes, ce pourquoi il envoie Julien et sa troupe. Montrevel s’installera à Barre en septembre 1703.

Le 19 octobre 1703, Julien est informé de la tenue d’une importante assemblée à proximité du Masbonnet. Il n’y trouvera que les habitants et quelques jeunes gens qui prétendent n’être venus que pour ramasser des châtaignes.

En mars 1704 le comte de Tournon fit entourer Barre de murailles qui reliaient les maisons les unes aux autres, bouchant les ouvertures et les portes de derrière.

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