En juillet 1702, quelques familles de la Vallée Française s’associèrent pour organiser le départ vers la Suisse de sept jeunes gens. Elles avaient requis le service du guide Jean Massip qui était connu pour avoir déjà conduit à bon port, au-delà des frontières, de nombreuses personnes. Les fugitifs furent arrêtés à proximité du Pont-de-Montvert où ils furent emprisonnés.

Lors de la foire de la Madeleine à Barre-des-Cévennes, les familles et la population partagèrent leurs inquiétudes et fut alors prise la décision d’agir pour les libérer. C’est au cours de cette action que fut tué l’abbé du Chaila. Quelques semaines plus tard les Cévennes s’embrasèrent.

Empruntant une partie de l’itinéraire Sur les Pas des Huguenots depuis les Cévennes, le Chemin Camisard est une randonnée en boucle de 140 km. Il emprunte des GR® connus comme le GR70 et le GR67 et les chemins du Parc National des Cévennes. Il passe par le Musée du Désert de Mialet, passe par Saint-Jean du Gard, et la Vallée Française (St Etienne Vallée Française et St Germain de Calberte) jusqu’à Fontmort. Il gagne Barre des Cévennes, traverse la Mimente à St Julien d’Arpaon, rejoint les Trois Fayards sur la Montagne du Bougès, puis le Pont de Montvert (Musée du Parc National des Cévennes). De là il rejoint St André de Lancize et retourne à Mialet en suivant la Draille du Languedoc.

Sur la même thématique et cette randonnée permet d’évoquer le départ en exil de jeunes cévenols en 1702 et de suivre les chemins empruntés par les premiers camisards.

Kilométrage : 146 km

Balisage :

Profil du chemin :

Un peu d'Histoire...

Au hameau de Frutgères : selon Henri Bosc, le 25 juillet 1702 Abraham Mazel et Esprit Séguier quittent le Pont de Montvert aux premières heures du jour, en compagnie des attroupés de la nuit. Un groupe se dirige avec Frutgères, semble-t-il avec Abraham Mazel qui relate plusieurs évènements des actions qui y seront menées. En chemin son groupe croise un dénommé César qui va avertir le curé Reversat. La porte de la cure est forcée, le curé qui s’enfuit, blessé et sera achevé au bord de la rivière. Les insurgés trouvent sur lui une liste de 20 personnes qu’il conseillait à l’abbé du Chaila de faire arrêter. La cure sera incendiée après que des armes y ait été récupérées. L’église sera également mise à feu.

En mars 1703, pour interdire le ravitaillement des insurgés, l’officier Julien ordonne interdit aux habitants de Frutgères, comme à ceux du Pont de Montvert, de Grizac de Fraissinet de Lozère et de Vébron de conserver plus de quinze jours de vivres, et de porter le surplus à Florac

A noter que la paroisse de Frutgères était la paroisse locale, importante. Selon le recensement ordonné par l’intendant Bâville, – pour préparer le déplacement de la population en vue du grand brûlement des hautes Cévennes, en 1703 elle comptait 18 villages, 787 habitants, 160 garçons et 170 filles. Ce brûlement fut ordonné par ordonnance royale du 18 septembre et effectué sous les ordres de Julien le 29 septembre, rendu difficile par les intempéries.
Le 25 juillet 1702, après Frutgères le groupe conduit par Mazel se dirige vers St Maurice de Ventalon, trouve le presbytère vide et s’y restaure. Abraham Mazel précise qu’il n’avait pas « d’inspiration » concernant la destruction de la cure ni d’attenter à la vie du prieur Pradine. Les attroupés saisissent deux fusils.
Il est à noter que dans les années 1695 – 1697 se tenaient des assemblées clandestines autour de St Maurice de Ventalon, notamment à Moncuq et qu’en 1690 fut organisé le quartier général des consistoires à la Tour de Viala.

Au-dessus de Rabiès : Abraham Mazel eut sa vision le 23 juillet 1703 l’appelant à prendre les armes, après avoir entendu les témoignages selon lesquels l’abbé Du Chaila avait commandé le bourreau pour faire exécuter le guide Massip. Il eut une seconde vision à Vieljouvès l’appelant à constituer une petite troupe pour libérer les prisonniers : « L’esprit me saisit et m’ordonne, en l’agitant beaucoup, de prendre les armes sans aucun retardement et d’aller délivrer ceux de nos frères que les persécuteurs détenaient prisonnier au Pont », dit-il lors de sa Relation des évènements. Il s’était réfugié dans les environs de Vieljouvès en septembre 1702 et à partir de là menait des actions du type guérilla, notamment des incendies d’églises.

Salomon Couderc, l’un des tout premiers Camisards, est né à Vieljouvès en 1676. Sa famille était surnommée « les docteurs. » Elle compta plusieurs prédicateurs. C’est auprès d’elle que s’était réfugié Daniel Bas, prédicant et passeur lorsqu’il réussit à s’évader de la Tour de Constance, en 1694. Salomon Couderc partira en Suisse en 1704. Arrêté à Livron en 1706 lors de son retour, il sera jugé et exécuté à Montpellier. Ses frères, Jean, David et Antoine participèrent également aux actions des insurgés.

À Saint André de Lancize : Une  assemblée clandestine de 70 personnes fut surprise en 1695. Pierre Méjean essaya de cacher un recueil des psaumes de Clément Marot sous une muraille. Il sera condamné aux galères où il mourra 3 mois plus tard.

Une autre assemblée regroupant près de 300 personnes sera surprise en octobre 1686 au lieudit Le Plan des Fourches (Fourches = Potences, lieu d’exécution datant du Moyen-âge). Trois fuyards furent exécutés. Ce lieu, proche de Valès, servit également de point de ralliement pour les camisards.
Au village de Saint-André de Lancize, fin juillet 1702, les attroupés brûlèrent le mobilier de l’église. Ils étaient à la recherche du curé Boissonade qui se cachait. Ce dernier savait qu’il était menacé du fait qu’il avait  participé et même organisé des actions de répression contre les réformés. Réfugié dans le clocher, blessé, il tomba et fut achevé.

Le 12 août 1702, le camisard Moïse Bonnet est pendu devant l’église (qui sera reconvertie en temple en 1829).

Des personnes furent arrêtées lors d’une assemblée qui fut surprise en janvier 1703 à St André de Lancize. Le prédicant se tua en tentant de s’échapper.
St André fait partie de la liste des 31 paroisses devant être détruites en octobre 1703 et ses habitants avaient alors trois jours pour se regrouper à St Germain de Calberte. Un an plus tard, St André fait l’objet de mise en garde et d’une surveillance particulièrement renforcée pour savoir si quelques camisards et prédicants s’y trouvent encore.

À Mialet, Les Aigladines : Le premier synode réformé eut lieu à Paris le 24 mai 1559, avec élaboration de la confession de foi et de la discipline. Il fut suivi d’un synode régional à la grotte de la Baume des Aigladines en 1560. On peut encore voir actuellement le rocher en surplomb formant une cavité peu profonde.

Le Musée du Désert. Au cœur d’un hameau cévenol et de ses ruelles typiques, dans la maison natale du chef camisard Rolland, par des pièces et des documents authentiques, le MUSÉE DU DÉSERT fait revivre le passé huguenot et l’Histoire des Camisards. En particulier, après une salle consacrée à la Réforme : La période du « Désert » (1685-1787) de la révocation de l’Edit de Nantes à l’Edit de Tolérance. La guerre des camisards, la répression et la résistance, la vie quotidienne dans la clandestinité, la longue marche vers la liberté de conscience jusqu’à la révolution.

Près du Musée du Désert : les Grottes de Trabuc, à proximité La Bambouseraie.

À St Jean du Gard : Le Musée des Vallées Cévenoles installé à Maison Rouge, ainsi que le train à vapeur des Cévennes qui permet d’aller à la Bambouseraie et Anduze.

Mialet, près du Musée du Désert : Nombreuses assemblées en 1701, prophétisme en 1702, Pierre Laporte et Mas Soubeyran, Pierre Laporte, dit Rolland, est né le 03/01/1680 à Mialet, fils de Madeleine Gras et Jean Laporte, cardeur. Ancien soldat de la guerre de succession d’Espagne, il se met à la disposition des protestants. D’après Abraham Mazel, il avait reçu « le don de prédication et de prophétie. »
Le 10/12/1702, action de Laporte et Cavalier, destruction de l’église et incendie.
Le 21/01/1703, Laporte interdit aux habitants de Mialet de payer la dîme, réclame la liberté de conscience, sous peine de mettre le feu et faire couler le sang.

Le maréchal de Montrevel considérait que Mialet était le centre de l’insurrection camisarde (avec les nombreuses grottes), et voulait faire mourir 2 nouveaux convertis pour 1 catholique tué. Décision de déplacer la population en 1703. Julien vient faire les arrestations le 27 mars 1703 : 210 hommes, 280 femmes et 180 enfants qu’il fit conduire à Anduze.

Grottes : Grotte de Peyras (entre le Mas Soubeyran et Luziers : assemblée du 26/12/1688. Assemblée de La Beaumelle. Grotte du Fort ou des camisards, de 150 m de long, murée sur ordre de Bâville. Grotte de Trabuc, qui sert de refuge, de même que les grottes de Paussan, refuge, entrepôt, hôpital. Selon A. Court il y aurait eu là 10 bœufs salés, du vin, de la farine. Ces grottes furent réutilisées lors du coup d’Etat de 02/12/1851.

Près de St Jean du Gard : Jeanne Castanet prophétesse de St Jean du Gard raconte les extases de Cabrit.

Abraham Mazel, tout à la fois l’un des premiers et le dernier camisard, est né à Falguières le 05/09/1677, fils de David Mazel et Jeanne Daudé, originaire du Villaret (Grizac). Il aura une première inspiration dans une assemblée près de St Jean. Sa maison natal est devenue « Maison Mazel, Maison vivante des résistances », portée par l’Association Abraham Mazel.

Le capitaine Poul avait basé son cantonnement à Saint-Jean du Gard. Selon Abraham Mazel, ce fut après la mort de Poul que l’on donna aux rebelles le nom de camisards. « Je ne sais, dit-il, si c’est parce que nous donnions souvent la camisade (attaque de nuit) qu’on nous donne cette épithète, ou parce que nous nous battions en chemise ou camisole. On nous appelait fanatiques à cause de nos inspirations. »

Les camisards ont été appelés : révoltés, scélérats, rebelles, fanatiques, mutins, attroupés, brigands, mécontents, malcontents, barbets (vaudois), houzards, osards…Le consul de Génolhac, Lafon, les nomme « chemisards. »

C’est dans la lettre du brigadier-général Julien, écrite à St Jean du Gard le 05/04/1703, qu’aparait officiellement pour la première fois le mot Camisard.

Grottes : Autour de St. Jean se trouvent des grottes qui font partie de l’histoire: a) la grotte Soubeyran (au-dessus de Banière), dans laquelle se cachèrent Jean Soubeyran, dit La Perruque et son épouse ; Jean Soubeyran qui était l’oncle maternel et père spirituel du prédicant Jean Mazel, mourra aux galères en 1696, b) la grotte Rouville entre Saint-Jean et Corbès, dans laquelle se serait tenue une assemblée de 900 personnes et qui aurait servi de cache, au-delà de l’accès aquatique. Bâville la fera murer. Vivent renoncera à s’y cacher.

À Mialet : Nombreuses assemblées en 1701, prophétisme en 1702, Pierre Laporte et Mas Soubeyran, Pierre Laporte, dit Rolland, est né le 03/01/1680 à Mialet, fils de Madeleine Gras et Jean Laporte, cardeur. Ancien soldat de la guerre de succession d’Espagne, il se met à la disposition des protestants. Le 10 décembre 1702, action de Laporte et Cavalier et destruction de l’église et incendie. Le 21 janvier 1703, Laporte interdit aux habitants de Mialet de payer la dîme, réclame la liberté de conscience, sous peine de mettre le feu et faire couler le sang.

Le maréchal de Montrevel considérait que Mialet était le centre de l’insurrection camisarde (avec les nombreuses grottes), et voulait faire mourir 2 nouveaux convertis pour 1 catholique tué. Décision de déplacer la population en 1703. Julien vient faire les arrestations le 27 mars 1703 : 210 hommes, 280 femmes et 180 enfants qu’il fit conduire à Anduze.

GR/PR Lieu/Commune Distance Total
GR 70 Musée du Désert / Mialet
  Saint-Jean-du-Gard 8km 8 km
  Saint-Etienne-Vallée-Française 14 km 22 km
  Saint-Germain-de-Calberte 10, 5 km 32,5 km
GR 7/67 Le Plan de Fontmort 9,2 km 41,7 km
GR 72 Barre-des-Cévennes 7 km 48,7 km
  Cassagnas 9 km 57,7 km
Le Pont-de-Montvert 19,8 km 77,5 km
GR 7/72/68 Le Merlet 3,2 km 80,7 km
GR 72/88 Le pont du Tarn 4.8 km 85.5 km
  La Croix de Berthel 6.7 km 92,2 km
  Signal de Ventalon 1,8 km 94 km
  Col de Bougès 4.6 km 98,6 km
GR 68 +PR Vieljouvès 4 km 102,6 km
  Col de Jalcreste 5,5 km 108,1 km
PR + GR 67 Les Ayres 5,8 km 113,9 km
  Col de Prentigarde 4 km 117,9 km
GR 67 + PR La Frégère Basse 10,7 km 128,6 km
  Mialet 15 km 143,6 km
PR + GR 67 Musée du Désert 2,5 km 146,1 km

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